CHARTE

Tout qui pénètre dans cette enceinte s’engage à :

 

Garder sa dignité et la maîtrise de soi en toutes circonstances, en refusant tout abus, impolitesse et violence tant physique que verbale.  

Respecter  l’esprit sportif en appliquant scrupuleusement les règlements, sans chercher à tricher ou commettre délibérément des fautes.

Se conformer aux exigences des arbitres qui sont essentielles à toute compétition et qui méritent tout notre respect.  

Respecter l’adversaire, tant dans la victoire que dans la défaite.

Refuser toute forme de racisme et toute forme de ségrégation.

 

L’ESPRIT SPORTIF

L’esprit sportif constitue une notion difficile à cerner. Nous venons toutefois d’en reconnaître certaines dimensions : loyauté, honnêteté, acceptation des règles, respect des autres et de soi-même, égalité des chances… Autant d’éléments associés à l’idée de l’esprit sportif.

Pour certains, l’esprit sportif peut signifier accepter la défaite avec dignité ou encore garder le respect de l’adversaire dans la victoire. Pour d’autres, l’esprit sportif consiste à ne pas utiliser de moyens déloyaux pour remporter la victoire. Pour plusieurs, un joueur ou un entraîneur qui n’accepte jamais les punitions qui lui sont décernées, à lui-même ou à son équipe manque d’esprit sportif.


L’ESPRIT SPORTIF, CA COMPTE

Le participant qui critique constamment les décisions de l’officiel ou encore le joueur de tennis ou de golf qui brise sa raquette ou son bâton après un mauvais coup manque sûrement d’esprit sportif.    

Sans entrer dans le cadre d’une définition trop théorique, arrêtons-nous plutôt sur les manifestations mêmes de l’esprit sportif, ce qui permet de le reconnaître et d’en faire la promotion.

L’esprit sportif se manifeste par :

  1. L’observation des règlements 

  2. Le respect de l’officiel et l’acceptation de ses décisions 

  3. Le respect de l’adversaire 

  4. Le souci de l’équité 

  5. Le maintien de sa dignité

1) L’OBSERVATION DES REGLEMENTS

L’esprit sportif commence essentiellement par l’observation intégrale et constante des règlements régissant la pratique d’un sport.

Tout jeu ou sport implique un code que les joueurs doivent respecter tant pour leur propre plaisir que pour vérifier leur propre valeur dans la pratique de leur discipline sportive.

A la fin du British Open de 1983, le golfeur professionnel Hale Irwin se trouve parmi les meneurs. Il n’a qu’à caler un coup roulé de quelques pouces pour demeurer au plus fort de sa lutte. Tentant négligemment de compléter son coup, Irwin rate totalement la balle. Mais le mouvement est tellement imperceptible que ni ses adversaires, ni les officiels, ni le public décèlent la tentative râtée. Seul IRWIN sait qu’il a tenté de frapper la balle. En compétiteur franc et honnête, il souligne sa faute aux officiels qui lui ajoutent un coup à sa fiche comme le prévoit le règlement, diminuant de beaucoup ses chances de l’emporter. Compte tenu des circonstances, le geste d’IRWIN était une manifestation exemplaire d’esprit sportif.

L’observation des règlements va souvent de pair avec la sécurité physique des participants. Par exemple, lors des championnats provinciaux de hockey sur glace de 1983, une étude menée par la Régie de la sécurité dans les sports du QUEBEC  auprès de 2300 hockeyeurs a révélé que  13% des  142 blessures relevées furent le résultat d’un geste illégal pénalisé alors que 21% résultèrent d’un geste illégal non pénalisé. En tout donc, 34% des blessures résultèrent d’un accroc au règlement, d’un manque d’esprit sportif.

Pour que la compétition garde toute sa signification et pour diminuer les risques de blessure, l’observation des règlements, ça compte !

2) LE RESPECT DE L’OFFICIEL ET L’ACCEPTATION DE SES DECISIONS

L’esprit sportif implique également l’acceptation des décisions de l’officiel. L’arbitre peut se tromper. Son jugement n’est pas infaillible mais le règlement fait de lui l’autorité régissant la compétition. Malgré l’esprit spontané de partisannerie qui anime bien normalement chacun d’eux, les entraîneurs, les participants et les spectateurs doivent accepter l’autorité de l’arbitre et toujours tenter de réagir avec calme devant les décisions de celui-ci.

L’officiel fait en quelque sorte partie du jeu ; sa présence s’avère d’ailleurs essentielle au bon déroulement de l’activité. 


L’ESPRIT SPORTIF, CA COMPTE
Les officiels ne méritent pas le traitement qu’ils subissent régulièrement dans l’exercice de leurs fonctions. Pourtant, ces derniers manquent rarement de respect envers les autres. Combien de fois avez-vous vu un officiel enguirlander un entraîneur parce que la stratégie de ce dernier avait fait défaut ou encore s’en prendre à un joueur parce que celui-ci avait raté un jeu important ?

Les officiels ont aussi leur part de responsabilité dans le maintien et la promotion de l’esprit sportif. Ils doivent connaître à fond toutes les règles de jeu et les appliquer en faisant preuve d’impartialité et de bon sens. Ils doivent être cohérents, objectifs et courtois quand ils déclarent une infraction. Mais devant la rapidité et la complexité sans cesse grandissantes des gestes exécutés par les sportifs, les officiels ont de moins en moins de temps pour évaluer la situation ou le comportement des athlètes, porter un jugement et rendre une décision. Tous ceux qui s’adonnent à la pratique d’un sport devraient s’imposer l’expérience d’agir comme officiel. Après une courte période d’essai, ils pourront mieux apprécier les efforts déployés par ceux qui arbitrent régulièrement.

3) LE REPSECT DE L’ADVERSAIRE

Tout sport pratiqué dans un contexte de compétition implique la présence au moins indirecte d’un adversaire. Comment manifester son talent dans de telles disciplines sans compétiteurs ? Il faut donc respecter ces personnes ou équipes qui s’avèrent indispensables pour nous permettre de manifester notre propre talent pour en connaître la véritable valeur. Les athlètes qui nous sont opposés représentent donc des partenaires indispensables à la réalisation de l’activité sportive. C’est pourquoi, au même titre que l’officiel, il faut aussi respecter cet adversaire.

Pas d’adversaire, pas de compétition. Respecter l’adversaire, c’est aussi lui donner la chance d’exprimer ses talents dans cadre des règles du jeu, c’est-à-dire sans qu’il ait à faire face constamment à des manœuvres illégales. C’est aussi lui témoigner le même respect que nous souhaitons pour nous-mêmes. Il faut réussir à entretenir entre adversaires le goût de s’affronter à nouveau pour voir une prochaine fois lequel a progressé, lequel est devenu meilleur, lequel s’est amélioré. Ce goût ne peut reposer sur le désir de vaincre l’autre à tout prix, de le battre par des tactiques illégales ou par des manœuvres malhonnêtes.

L’esprit sportif, c’est affronter loyalement un adversaire en pleine possession de ses moyens ; c’est essayer d’être le meilleur dans les limites acceptées des règles du jeu.

4) LE SOUCI DE L’EQUITE

Le souci de l’équité se manifeste de deux façons. D’abord, pour que la compétition sportive garde tout son sens, il faut que les adversaires en présence soient un peu près d’égale force. Les exemples démontrant ce souci de l’équité dans l’organisation des compétitions sportives sont nombreux. La boxe, la lutte olympique, le judo, l’haltérophilie regroupent les adversaires selon leur poids ; les ligues de hockey amateur sont structurées par catégories d’âge et par calibre de jeu ; les régates de voile regroupent les adversaires selon la dimension de leurs embarcations. Ces règles sont établies dans un but bien précis : offrir à chacun une juste chance de remporter la victoire.

Mais le souci de l’équité va plus loin que l’équilibre planifié. A la limite, le vrai sportif ne peu retirer une réelle satisfaction de sa victoire que si elle est acquise aux dépens d’un adversaire en pleine possession de ses moyens. L’athlète ne démontre pas sa supériorité en l’emportant par exemple sur un adversaire affaibli par une malheureuse circonstance. C’est ainsi, par exemple qu’accepter un temps d’arrêt supplémentaire pour permettre à un adversaire indisposé momentanément de retrouver ses moyens pour pouvoir continuer la compétition à armes égales constitue, selon ce point de vue, une marque d’esprit sportif.

L’ESPRIT SPORTIF, CA COMPTE
D’ailleurs, les Jeux Olympiques ou certains championnats internationaux fournissent plusieurs exemples de cette facette de l’esprit sportif. L’un des plus connus s’est déroulé à Innsbruck en Autriche, aux Jeux Olympiques d’hiver en 1964. Dans l’épreuve de bobsleigh à deux, le champion italien Eugenio Monti vient d’effectuer sa dernière descente dans un temps remarquable. Seul l’équipage anglais de Toni Nash peut encore le devancer. Mais l’on apprend que ce dernier ne pourra pas prendre le départ, une pièce de son engin s’étant rompue. Monti détache alors la pièce correspondante de son propre bobsleigh, la fait remettre à Nash qui répare le sien, fait une descente record et remporte la médaille d’or.

Et pourtant, nous sommes aux Jeux olympiques. Mais Monti refusa «  la victoire à tout prix ».Il y gagna quand même : le Comité international des Trophées du fair-play Pierre de Coubertin devait fait de Monti son premier lauréat.

5)LE MAINTIEN ET LA DIGNITE

Alors que les quatre premiers éléments de l’esprit sportif relevaient d’attitudes ou de comportements  vis-à-vis des autres, l’aspect du maintien de la dignité concerne la propre conduite d’un participant à une activité sportive. Ceci exige une autocritique constante et demande au participant de toujours garder le contrôle de ses émotions.

Le joueur de golf qui lance son bâton sur un arbre après avoir raté un coup ou le joueur de foot qui frappe le ballon hors du terrain plutôt que le remettre à l’arbitre après que son équipe eut accordé un but sont des exemples d’un manque de contrôle de la part des joueurs.

Garder sa dignité malgré la défaite est également une belle marque d’esprit sportif. Même si les athlètes professionnels ne le font pas, pourquoi ne pas aller serrer la main des adversaires après une rencontre pour les féliciter sincèrement d’avoir bien joué, peu importe que l’on soit du côté des gagnants ou des perdants.

Les athlètes et les entraîneurs ont tout à gagner en se comportant dignement en toutes circonstances. Ils ne peuvent ainsi que mériter le respect de tous.

 

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